Darmanin : « Il n’y a pas de plafond » à la dette pour faire face au coronavirus
« Nous sommes dans le montant de déficit et de dette jamais atteint depuis la seconde guerre mondiale », a estimé le ministre.

La France a fait le choix de s’endetter plutôt que de laisser ses entreprises faire faillite. Et pour faire face à la crise économique engendrée par la pandémie et le confinement, le gouvernement ne s’est pas appliqué de « plafond » dans le montant de la dette, a assuré mardi 21 avril le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin.
« Nous sommes dans le montant de déficit et de dette jamais atteint depuis la seconde guerre mondiale », a expliqué le ministre sur France Inter.
« Il n’y a pas de plafond (…) Aujourd’hui la France continue de pouvoir emprunter dans des conditions satisfaisantes (…) avec des taux bas », a-t-il encore ajouté.
« La stratégie du gouvernement est de s’adapter aux demandes économiques » des Français et des entreprises, a assuré Gérald Darmanin, ajoutant que le gouvernement « a préféré l’endettement à la faillite ».
Mais cette stratégie a un coût. Le gouvernement sera peut-être obligé de renforcer de nouveau le plan d’action de 110 milliards d’euros et d’aggraver encore ses prévisions économiques pour cette année, a prévenu Gérald Darmanin.
« Il y aura peut-être un troisième budget rectificatif avec des chiffres sans doute encore plus impressionnants« , a affirmé le ministre. Le gouvernement a présenté la semaine dernière un nouveau projet de budget rectifié pour 2020, le deuxième en moins d’un mois. Voté dans la nuit de vendredi à samedi à l’Assemblée nationale, il est examiné mardi au Sénat.
Il intègre une prévision de contraction du produit intérieur brut (PIB) de -8% cette année, un déficit de 9% du PIB, une dette publique de 115%. Alors que le précédent plan d’action prévoyait de mobiliser 45 milliards d’euros (dont des reports de charges et d’impôts) pour soutenir l’économie, la nouvelle mouture doit relever ces aides à 110 milliards d’euros.